Tuesday, June 21, 2005

 

Jim écrit à la RSR...

Bonjour,
Je viens d'entendre sur votre journal votre directeur général expliquer que la diffusion en OUC de bonne qualité d'Option Musique en Valais était un droit car les Valaisans paient une redevance... Dans le même propos Monsieur Tschopp dit que pour le reste de la Suisse romande cette diffusion de qualité sera pour 2008 par le biais de la radio numérique... Est-ce à dire que d'ici là les auditeurs Neuchâtelois, Fribourgeois et Jurassiens vont pouvoir économiser le quart du montant de leur redevance d'ici à 2008 puisqu'ils continueront de ne pas avoir accès à la diffusion d'Option Musique en OUC comme les Valaisans, les Vaudois et les Genevois ?

Merci pour votre prompte réponse afin que je puisse adapter mon versement du trimestre prochain.

Bien à vous

Jim

Monday, June 20, 2005

 

Le 18 juin de Jean-Marc Jancovici

Le 18 juin de Jean-Marc Jancovici

Chers ami(e)s, ennemi(e)s (pour un quasi-18 juin, c'est de rigueur), collègues, et autres spammé(e)s de la terre,

Le thermomètre dépasse les 30 °C, et AirParif prévoit quelques soucis avec l'ozone dans les jours à venir : je fonce ! Il parait que le 21e siècle sera opportuniste ou ne sera pas, alors autant se mettre le plus tôt possible aux couleurs du temps, la prochaine étape pour ne pas vivre trop décalé étant de m'acheter un pantalon taille basse et une cravate trouée pour que l'on puisse me voir le nombril en toutes circonstances (mais qu'attend donc Jean-Paul Gaultier pour lancer ca ?).

Dans les solutions au changement climatique, il est souvent question de décroissance, au moins - elle semble difficile à éviter - au niveau des combustibles fossiles. Je ne sais pas si celle-là est pour bientôt, mais pour ce qui est de ma production réticulaire, aucun doute : la décroissance, nous y sommes ! J'ai presque honte d'envahir vos boîtes aux lettres électroniques avec une liste de nouveautés aussi maigrichonissime, mais enfin sauf à ce que mon mot mensuel d'actualités ne devienne directement un mot annuel, je dois bien me résoudre à me manifester de temps à autres, même quand mes clients - aux exigences démesurées pour des montants de facture ridicules, comme il est d'usage pour les clients - ne me laissent pas le temps de rédiger les quelques pages en souffrance que j'aimerais avoir le temps de produire.

La petitissime liste de nouveautés de cette édition se composera donc uniquement de ceci :

- Pour tou(te)s ceux (et celles) qui ne trouvent aucun charme aux kWh, tonnes équivalent pétrole, kilocalories et autres mégajoules, je vous propose une nouvelle unité pour mesurer l'énergie : l'esclave !
Heureusement, les miens ne sont que fictifs, mais ca donne des résultats intéressants... http://www.manicore.com/documentation/esclaves.html

- dans la série "jouons à nous faire peur", j'ai tenté un premier essai sur les hydrates de méthane. Ce monstre tapi au fond des océans qui n'attendrait que la bonne occasion pour nous enserrer dans ses griffes méthaniques, c'est sérieux ou c'est juste le scénario de "Le Jour d'Après II" ? : http://www.manicore.com/documentation/serre/hydrates.html

- dans la série "le climat, ce n'est pas la météo", affirmation qu'il ne sera pas inutile de rappeler quand le thermomètre joue du yoyo, voici un petit commentaire de lecture sur un ouvrage très pédagogique sur... la météo :
http://www.manicore.com/documentation/serre/ouvrages/techniguide.html

- Il reste quelques babioles disponibles sur la page d'actualités du site, mais à peine de quoi se confectionner un dessert, j'ai bien peur : Actualités

Les vraies nouveautés s'arrêtent donc ici. Heureusement, je ne suis pas dans l'environnement pour rien, et voici que les immenses possibilités du recyclage me sont offertes ! Je vais donc compléter avec du réchauffé (c'est de circonstance), mais quand même un peu en lien avec l'actualité, pour que vous ayez toujours de quoi meubler vos insomnies :

- en ce temps où le prix du pétrole yoyote comme les degrés sur le thermomètre, rappelons que nous n'avons pas 40 ans de tranquillité devant nous avec le pétrole conventionnel, contrairement à ce que bien des journalistes répètent, mais plutôt 5 à 20 ans (ce n'est pas une science exacte !) : http://www.manicore.com/documentation/reserve.html

- en ces temps où ca bouchonne un peu du côté du Tunnel du Mont Blanc, rappelons que nous ne pourrons hélas pas, à flux constant de marchandises et de personnes, mettre toutes les voitures et tous les camions sur des trains : http://www.manicore.com/documentation/trains.html

- en ce temps de Salon du Bourget et d'encensement de l'A380, n'oublions pas que le transport aérien - qu'il n'est pas vraiment question de faire baisser en lancant des très gros porteurs - ajoute aussi sa - petite, mais rapidement croissante - pierre à l'édifice du changement climatique: http://www.manicore.com/documentation/aeroport.html

- enfin en ces temps de discours politiques (débat sur la constitution,
discours de politique générale du premier ministre, discours préliminaires au G8, etc) expliquant que nous allons concilier croissance économique et solution au problème énergético-climatique, rappelons que "ce n'est pas si simple", hélas... : http://www.manicore.com/documentation/serre/kaya.html

Bon, j'arrête ici le recyclage, car il en va des pages Internet comme des emballages : recycler c'est bien, mais ne pas mettre en circulation c'est évidemment beaucoup mieux. Je souhaite donc de bonnes vacances à ceux qui en prennent, beaucoup de courage aux autres, et vous dis à l'année (scolaire, bien sûr) prochaine pour d'autres nouveautés, ou... la suite du recyclage si l'été a été particulièrement peu studieux !

Très cordialement à tous

Jean-Marc Jancovici

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Fatigué de mes envois ? Un nom de victime à me proposer ? Envie de me verser une avance d'un million d'euros (ou plus) pour reproduire ma prose ? Tout sur les reproductions de textes, abonnements et
désabonnements à cette liste de diffusion : http://www.manicore.com/liste.html

Vous avez pris le train en marche ? Toutes les actualités des années écoulées :http://www.manicore.com/actualites.html

Thursday, June 16, 2005

 

Faire l'Europe et pas la Guerre !

Au début des années 70, j'ai travaillé à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris. L'ambassadeur s'appelait Christopher Soames, et avait pour femme une certaine Mary, fille de Churchill. A la fin d'un dîner, lorsque l'un des deux époux cherchait à attirer l'attention de son conjoint, il lui lançait son morceau de pain d'un bout à l'autre de la table tout ceci effectué dans un parfait esprit d'humour.

C'est à peu près au même jeu que se livrent aujourd'hui le président Chirac et Tony Blair. D'un coin à l'autre de l'Union, ils se balancent des signes au gré de leurs mouvements d'humeur. Et dans le doute, ils s'emparent carrément du livre d'insultes qui, depuis la guerre de Cent ans, trône sur la table de chevet de chaque dirigeant anglais ou français. La plupart des bureaux de presse britanniques en possèdent leur propre exemplaire ­ tout écorné à force d'avoir servi. Au Conseil européen de cette semaine, il soufflera un vent de crise. Lorsqu'un groupe de pays à la fibre nationaliste aussi développée que les nôtres décident de se réunir, tout accord passe inévitablement par une étape de forte tension. Et la Grande-Bretagne et la France en sont souvent le centre. En 2000, lorsque la délégation britannique arriva à Nice pour l'ultime phase de négociations du traité éponyme, Tony Blair fut convié à un entretien privé avec le président Chirac ce que l'on appelle dans le milieu un «confessionnal». «Dans ces négociations, lui a dit Chirac, il y a deux pays qui ménagent trop leurs efforts : d'une part, la Grande-Bretagne. Et d'autre part, la France.»

Nos deux pays doivent s'investir davantage pour parvenir à une entente sur le budget de l'Union européenne : il en va d'abord de leur propre salut, et par ailleurs, l'atmosphère conflictuelle qui entoure le problème du rabais britannique ouvre sur un malaise encore plus profond sur les contours de l'Europe.

La polémique autour du rabais britannique ne cesse de faire rage : si un pays paye moins, les autres payent automatiquement plus. A l'origine, c'est un problème de proportion et d'équité. Le budget de l'Union européenne fausse en effet la donne pour un certain nombre d'Etats membres. Lorsque François Mitterrand et Margaret Thatcher ont commencé à négocier le rabais britannique, la communauté européenne avait à juste titre convenu que tout pays contribuant au budget de l'Union dans des proportions relativement supérieures à ses richesses, devrait être en mesure de récupérer une partie de la somme. Et c'est le principe qui devrait s'appliquer aujourd'hui.

Il nous faut un système budgétaire équitable, dans lequel chaque pays participe à la mesure de sa prospérité. Trois ingrédients doivent entrer dans la composition de ce cocktail. Le premier, c'est la reconnaissance du fait que certaines nations, et notamment les Pays-Bas, la Suède et l'Autriche paient plus que nécessaire, tandis que l'Allemagne reste, et de loin, le plus gros contributeur de tous.

Deuxièmement, dans notre Union européenne élargie, les fonds structurels devraient être concentrés sur les Etats membres les plus pauvres, sachant en particulier que les plus riches ne sont pas prêts à accueillir une nouvelle augmentation globale du budget de l'Union.

Et enfin troisièmement, une Europe «moderne» aurait tout intérêt à consacrer moins de 42 % de son budget à l'agriculture comme c'est actuellement le cas, au profit de la recherche, de la lutte contre le crime internationalisé, de la politique étrangère et de la sécurité. Les nations qui souhaitent renforcer le soutien à leurs agriculteurs en puisant dans leurs fonds propres devraient pouvoir être autorisées à le faire. L'Union devrait globalement limiter ses subventions dans ce domaine, mais lui consacrer néanmoins plus qu'il ne rapporte à l'Europe en termes de richesses. Il ne faut pas oublier que dans l'ensemble de nos pays, l'agriculture pèse aussi de manière décisive sur l'en- vironnement et l'économie rurale.

Les chances de parvenir à un tel accord sont ténues, et pourtant, c'est une nécessité, parce que les résultats des référendums français et néerlandais révèlent un traumatisme d'une ampleur insoupçonnée au sein de l'Union. Pour nombre d'entre nous, nés après la Seconde Guerre mondiale, et qui avons grandi dans la peur légitime d'un désastre nucléaire, l'Union européenne demeure la plus grande innovation en matière de paix, de stabilité et de prospérité de toute l'Histoire de notre continent. Mais pour tous ces jeunes gens qui, le mois dernier, en France, fêtaient l'enterrement de la Constitution, tout ceci n'est que de l'histoire ancienne. De même, toutes nos priorités d'antan, telles que la liberté de circulation ou le commerce des biens, leur semblent faire naturellement partie du décor.

Ni la France ni la Grande-Bretagne ne se sont donné la peine de proposer une conception moderne du projet. L'Angleterre a une vision assez caricaturale, occultant en grande partie la nécessité d'une Commission et d'une Cour européennes assez solides pour tenir tête à de puissants gouvernements et servir d'arbitre à leurs conflits. En France, l'élargissement est considéré comme une menace. Au vu de ce qu'est aujourd'hui l'Europe unie, démocratique et pacifique , nul doute, cependant, que Monnet et Schumann auraient l'impression de voir leur rêve accompli.

L'«anglo-saxonisation» de l'Europe est un mythe, comme l'est le soi-disant point de vue eurosceptique des Anglais, selon lequel nous serions en train d'être aspirés au coeur d'un super-Etat entièrement piloté par Bruxelles. Or, l'Europe n'est pas en passe de devenir un superpouvoir et encore moins un super-Etat : ni sur le plan militaire (c'est heureux), ni sur le plan économique (c'est regrettable). Et ce ne sont ni le modèle français ni le modèle britannique qui doivent servir de socle à une Europe économique et sociale. La seule réalité dont il faille tenir compte, c'est le déclin de la compétitivité européenne, qui se traduit par une montée du chômage et une nette désaffection à l'égard de la politique. On est en droit de se demander si la génération des actuels dirigeants européens possède une vision et une autorité assez solides pour mener à bien cette mission. Car s'ils échouent, ils ne décevront pas seulement le peuple européen, mais la planète tout entière, dans la mesure où l'Europe a son rôle à jouer dans la gestion des défis qui nous guettent, du problème entre le Moyen-Orient et l'Iran au changement climatique, en passant par la pauvreté dans le monde.

Paradoxalement, les deux pays qui considèrent ces questions d'un même oeil sont la France et l'Angleterre, car tous deux connaissent bien ces enjeux. Leurs dirigeants doivent trouver la force suffisante pour agir en conséquence. Est-ce le conseil que j'aurais donné à Tony Blair si je travaillais encore avec lui ? C'est en tout cas celui que j'aurais eu intérêt à lui donner.

From Liberation in
Les deux dirigeants devraient s'unir afin de renforcer l'UE face aux défis qui la guettent.
Chirac et Blair feraient la paire

Par Stephen WALL

Stephen Wall
ancien conseiller pour les Affaires européennes
au cabinet
de Tony Blair.


jeudi 16 juin 2005
 

L'enfer est pavé de bonnes intention...

Comment lutter contre le populisme et la libéralisation de l'économie en France ?
Je pense que ce qu'il faudrait c'est créer une Europe politique au lieu de rester une Europe du commerce et pour ce faire une solution simple s'offre à l'Europe des 25. Accepter une constitution sur laquelle cette grande entité pourra se construire. J'espère que l'Europe se fera et que le petit frein des refus britanniques (c'est habituel) hollandais et français ne seront pas trop dommageable à la construction. Dans ses premières années l'Europe s'est faite avec la France et l'Allemagne mais déjà sans enthousiasme du côté de l'Angleterre. Gageons qu'aujourd'hui les pays dynamiques, ceux qui ont quelque chose à gagner d'autre que du pognon et une politique agricole subventionnée qui coule les échanges nord-sud, dont vous êtes les ardents défenseurs, soit les pays du sud de l'Europe avec l'aide de l'Allemagne et des nouveaux pays émergents du bloc de l'Est sauront construire là où la France n'a que voulu jeter dehors son président déjà élu sur les peurs et le populisme d'une stratégie dans laquelle bien des gens de bonne volonté qui, déjà voulaient lutter contre le libéralisme en donnant une couleur de révolte à leur premier tour présidentiel, sauf que là il n'y en eu qu'un... n'est-ce pas ?

L'enfer est pavé de bonnes intention...

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