Tuesday, October 25, 2005

 

L'Hydrogène n'est pas la solution - Hydrogen can kill the Stratosphere


Des chercheurs découvrent un vilain défaut de plus à l'hydrogène

Un carburant alternatif qui déchire... la couche d'ozone

Dossier : "L'impasse énergétique"
Dossier : "L'hydrogène, une énergie (presque) propre"
Selon des chercheurs du California Institute of Technology (Caltech), la généralisation du moteur à hydrogène provoquerait une extension du trou de la couche d'ozone. Et ce, en raison des fuites de gaz inévitables que cela engendrerait.

Alors que nombreux sont ceux qui doutent que ce combustible soit une solution à l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre (Voir Le moteur à hydrogène, une solution miracle contre la pollution ?), cette découverte indique que l'hydrogène pourrait se révéler encore plus néfaste pour l'environnement que les énergies fossiles qu'il est censé remplacer.

Simulation informatique
Dans un article paru dans Science, Tracey K. Tromp, Run-Lie Shia, Mark Allen, John M. Eiler, Y. L. Yungont, chercheurs au Caltech, estiment l'impact qu'aurait sur l'environnement une économie basée sur l'hydrogène. Pour cela, ils se sont servis d'une simulation informatique qui leur a permis de tester plusieurs scénarios, en fonction de paramètres comme la production totale d'hydrogène ou la quantité de ce gaz qui peut être fixée par les organismes et les minéraux.

En se basant sur un taux de fuite de 10% - bien inférieur à celui aujourd'hui constaté pour les moteurs à hydrogène, l'équipe du Caltech estime qu'en cas de passage à une économie tout-hydrogène, 60 à 120 millions de tonnes de ce carburant seraient relâchés dans l'atmosphère. Soit 4 à 8 fois plus qu'actuellement.

En s'accumulant et en se transformant en eau dans les couches supérieures de l'atmosphère, ce gaz provoquerait une "humidification" de la stratosphère, ce qui aurait pour effet de fragiliser la couche d'ozone en interférant avec les réactions chimiques qui entretiennent cette dernière.

Selon les chercheurs, un passage brusque au tout-hydrogène entraînerait une rétraction de 7 à 8% de la couche d'ozone aux deux pôles.

Stabilisation fragile
La couche d'ozone permet de filtrer la plupart des rayons ultra-violets solaires, qui sont responsables, entre autres, de cancers de la peau. Dès les années 1970, on s'était aperçu que l'accumulation dans l'atmosphère des composés CFC, utilisés dans les aérosols et les réfrigérateur, avait entraîné une "fonte", puis un déchirement de cette couche d'ozone.

Au milieu des années 80, ce problème avait provoqué une prise de conscience mondiale et entraîné, contrairement au problème des gaz à effet de serre, une réponse volontariste globale d'élimination des CFC. Quinze ans plus tard, ces mesures semblaient porter leurs premiers fruits : des clichés satellites montraient en effet que la couche d'ozone avait cessé de se désagréger. Une stabilisation fragile, et qui pourrait être remise en question par l'utilisation du carburant hydrogène si les craintes des scientifiques du Caltech se confirment.

Yaroslav Pigenet
"Potential Environmental Impact of a Hydrogen Economy on the Stratosphere" (Science):
http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/300/5626/1740
Comments: Post a Comment

Subscribe to Post Comments [Atom]





<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?

Subscribe to Posts [Atom]