Friday, September 24, 2004

 

A la Hussarde !

Transe Télécom
Que fait-on dans un laboratoire ? On expérimente. France Télécom, dont Monsieur Sarkosy vient d'annoncer qu'il vendait environ 10% du capital, ce qui fait de l'Etat un actionnaire minoritaire, est depuis 1996 (date à lauquelle le ministre de l'époque Monsieur Fillon a supprimé le monopole) un laboratoire.
C'est là qu'est testée, grandeur nature , la privatisation du service public. Une fois l'expérience réussie, il ne restera plus qu'à la répéter pour les dernières entreprises publiques encore debout, La Poste, EDF-GDF (Electricité de France - Gaz de France), la Snecma (Qui produit des moteurs d'avion pour Airbus et pour les lanceurs européen ariane), puis à s'attaquer aux services publics eux-même, la Sécu (rité sociale), l'Education Nationale, etc.

Le seul problème c'est que ce laboratoire était plein de gens: pas moins de 148'000 personnes travaillaient à France Télécom lorsqu'elle était encore une administration. Ce sont eux qui ont joué les cobayes. Si, vues par les ministères, les huit années de privatisation ont abouti à une réussite (le chiffre d'affaires s'est, comme on dit, "redressé"), vues par les salariés, c'est une autre histoire.
Ils étaient des agents, les voilà devenus des employés.
Ils travaillaient au service des usagers, les voilà sommés de pressurer le client.
Ils oeuvraient pour l'intérêt général, les voilà dévolus à la cause de la rentabilité financière. Ce changement de statut aurait dû leur plaire, à en croire les chantres du privé: plus créatif, plus efficaces, payés au mérite, ils devraient s'éclater.
Or c'est tout le contraire, comme vient de le montrer une solide enquête du journaliste Dominique Decèze (La Machine à Broyer; Jean-Claude Gawsewitch éditeur 190 p. - 16,50€).
La privatisation s'est passée dans la douleur. Comme dit l'un d'eux:
"On a commencé à briser les résistants, à exclure les rares trublions, à criminaliser les syndicats (…) On a en même temps désorganisé les repères, déstabilisé les structures, terrorisé par un management individuel, contrôlé la performance en réduisant l'autonomie et l'initiative, formaté les cadres en les transformant en "coach", créé des chartes pour mieux encadrer les comportements, forcé le personnel à se vendre à l'intérieur de l'entreprise. (…) On a introduit la délation, la dénonciation". Et tout cela a rendu les employés, au sens propre du terme, malades. Décèze, qui a rassemblé toutes les enquêtes médicales et les données disponibles, le prouve, chiffres en main:
Cette privatisation a créé un problème de santé publique d'échelle nationale. Explosion du nombre des jours d'arrêt-maladie. Malaises, troubles digestifs, dépressions. Une douzaine de suicides. Surconsommation de médicaments.
Les PDG successifs, Messieurs Bon et Breton, ont menés l'affaire à la hussarde, réussissant à écoeurer, casser, virer près de 40'000 employés. Et à bouger les autres comme des pions: 53'000 ont dû changer de poste et de métier.

Tiré d'un article du Canard Enchaîné du Mercredi 8 mars 2004 Rubrique PLOUF de Jean-Luc Porquet.

Que le Canard soit ici remercié du travail fantastique qu'il effectue, chaque mercredi pour nous dessiller les yeux.

Livre cité : Dominique Decèze "La Machine à Broyer" Jean-Claude Gawsewitch éditeur 190 p. - 16,50€ parution 2 septembre 04

Jim.
Comments:
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